Le droit d'asile n'existe plus...

Publié le par Virginia


« On peut reprocher beaucoup de choses au gouvernement de Berlusconi, mais certainement pas de manquer d'imagination dès lors qu'il s'agit de pourrir la vie des immigrés. Activement épaulé sur ce dossier par les excités racistes de la Ligue du Nord (partit d'extrême droite), auxquels il a confié nombre de ministères clés, le Cavalière n'hésite jamais à employer les grands moyens pour repousser les crève-la-faim extracommunautaires.


Dernière trouvaille en date : interdire l'entrée du pays aux éventuels demandeurs d'asile et les remettre directement entre les mains de leur bourreaux. (...)

Roberto Maroni (...) a trouvé la solution : empêcher les candidats de formuler leur demande. « Cela n'a rien avoir avec le droit d'asile, explique t-il avec la froide logique du gestionnaire de flux de bétails humain. Les clandestins n'entrent pas sur le territoire national, mais sont repoussés à la frontière. Valider  les demandes d'asiles n'est donc pas de la compétence du gouvernement Italien »...


Sauf que, comme le rappelle Loris de Filippi, le responsable de Médecins sans frontières en Italie, « éloigner des personnes sans les avoir identifiées et sans leur permettre l'accès, pour qui en a le droit, aux procédures sur le droit d'asile est illégal et contraire à toutes les législations nationales et internationales ».


Mais Roberto Maroni, fier Lombard estampillé Ligue du Nord (...) n'en démord pas, pour lui, cette opération est un « succès historique ». D'ailleurs, elle a été réitérée le week end dernier. Au total, ce sont 500 clandestins qu'on a renvoyé tester les matraques électriques de la police libyenne.
(...)

Dans le centre de rétention géant de Lampedusa, les bénévoles des associations humanitaires italiennes ont recueilli des centaines de témoignages de rescapés qui racontent leur calvaire. Comment, après avoir échappé au désert, s'être fait racketter par les passeurs, ils se sont retrouvés entre les mains des flics et des militaires libyens, qui les ont à leur tour rançonnés, tabassés, torturés, violés, réduits à l'esclavage...

Ce retour forcé vers l'horreur risque bien désormais d'être le sort commun de la majorité des candidats à l'immigration qui tenteront la traversée de la Méditerranée pour poser un pied en Sicile". (Article de Charlie Hebdo - 13 mai 2009)

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